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Epistolario > Volumen 12 (Julio 1892 -... > Vol. 12 - carta 607

Datos del fragmento

Remitente PIERRE HENRY CAZAC Destinatario MARCELINO MENÉNDEZ PELAYO Fecha le jeudi 29 mars 1894 Lugar Niort

Texto

Volumen 12 - carta nº 607

De PIERRE HENRY CAZAC
A MARCELINO MENÉNDEZ PELAYO

Niort, le jeudi 29 mars 1894

Cher et Illustre Maître, Rentré hier matin de Paris, j'ai trouvé la fin du Platonisme et le Fox Morcillo que Merimée me renvoie, avec ses felicitations et ses voeux les plus sincères pour le succès de l'oeuvre! Antérieurement, le Saint Isidore, definitivement revue par vous, m'est parvenu á Paris.—Notre editeur nous attend et compte, vu tout ce qu'il entend dire, sur une veritable victorie .—Je soupçonne fort que Mabilleau, de retour d'Espagne, travaille à quelque chose; il donne dans le Figaro, (supplément littéraire) d'assez piètres et incolores impresions de voyage. Comment, non chrétien, fermé à ce qu'il y a de plus noble, et je dirai de plus espagnol en l'âme, la foi, eut il compris votre grande race? Il me paraît demeurer:

Vestibulum ante ipsum et primo in limine portae.

Pourvu qu'il ne nous démolisse pas avant notre apparition, c'est tout ce que je souhaite! Pourvu aussi qu'il ne dèflore pas nos sujets, qu'il n'enlève pas aux Essais une part de leur nouveauté, tout ira bien! —Il a écrit l'autre jour à son pére que «ces Essais allaient faire une révolution en France, après tout ce qu'il avait vu et appris». Dieu veuille qu'avec sa grande facilité et légèreté de travail il ne tente pas de nous couper l'herbe sous les pieds! —Je vais aussi vite que possible! Mais, malgré toute ma volonté et tout mon zèle et toute mon application, tant d'obstacles m'entravent sans repos ni trêve!—Au sujet de mes dérangements, Illustre Maître et Ami, que je vous conte une nouvelle joie de moi. Je suis promu, un avancement, depuis trois jours au Lycée Gay-Lussac de Limoges. Lundi ou mardi prochains, je rejoindrai mon nouveau poste, où la vie sera difficile; car je succède à trois censeurs qui, les uns après les autres, ont eu les reins cassés là bas!—Sept cents élèves, une quarantaine de profeseurs, une quinzaine de répétiteurs à diriger: ce n'est pas une mince affaire!—En tout cas, je tâcherai, malgré les batailles quotidiennes, de ne point perdre un jour à Limoges, et d'avoir tout terminé en juillet, selon notre voeu!—Limoges est une vraie ville universitaire, autrefois chef-lieu académique, aujourd'hui tributaire de Poitiers, mais qui a encore son Êcole de Médecine et ses étudiants. M. Rabier, avec qui j'ai longuement causé jeudi dernier (Directeur de l'Enseignement secondaire), m'a promis que ce serait mon dernier censorat, avant ma nomination de Proviseur.—Désormais, Cher Maître et Ami, à partir du mardi 3 avril, envoyez tout votre courrier à ma nouvelle adresse: M. Cazac, Censeur du Lycée Gay-Lussac, Limoges, Haute-Vienne.—Je viens de revoir le Fox Morcillo , je vous l'envoie avec cette lettre, pour les éclaircissements que je vous demande et ceux que vous jugeriez nécessaires.—Malgré le travail de déménagement et de rendition [?] de comptes qui m'accable, en fin de trimestre, je vais tenter l'impossible, pour rédiger, ce soir, le sommaire de la II e partie du Platonisme. Aussitôt après, ces derniers cahiers vous seront expédiés; et toute votre première oeuvre aura passé sous vos yeux.—Je me suis occupé aussi, á Paris, de faire annoncer l'oeuvre dans quelques journaux. Divers amis à moi m'ont promis quelques entre-filets, aux premiers jours.— L'avertissement et votre Préface seront paginés avec une numération spéciale; on pourra donc se mettre à imprimer, dès juillet, j'espère.—Autrefois, Mon Bon Maître, vous aviez bien voulu me parler d'une association, comme étranger, à l'Académie des Sciences Morales et Politiques de Madrid. Il me semble que si la chose se réalise, elle vous serà surtout facilitée, si nous présentons, à vos confrères, par votre intermédiaire, les bonnes pages de la traduction aussitôt qu'elles seront faites et corrigées .—Il est clair que ce titre me donnerait infiniment d'autorité, auprés du lecteur Français.—J'ose croire, en outre, Mon Bon Maître, que vous me laisserez la proprieté exclusive de la traduction de vos autres écrits: mon éditeur insiste sur ce point, et désire que, si besoin est, nous puissions organiser une commision de traducteurs dont je demeurerais le chef et le correcteur. Veuillez me répondre très exactement et précisément sur ces points, Cher et Illustre Ami.—Ne négligez pas toutes mes demandes antérieures et croyez, Cher et Illustre Maître, à mon dévouement le plus entier et le plus affectueux.—Veuillez bien, quand vous me retournez un manuscrit, me l'adresser recommandé; car n'ayant pas de doubles, je redouterais fort une perte.—J'ai résumé la biographie de Lull, d'après Littré.—Comme Littré à fait une splendide Bibliographie du philosophe de Mallorque, croyez-vous utile de la rédiger sous forme sommaire? Ou bien voyez-vous quelque retouche à faire à l'oeuvre du dit Littré, sur ce châpitre? Pour la vie, il est clair que Littré, positiviste, n'a pas vu la poésie chrétienne et chevaleresque de l'existence de Ramón Lull.—Dans le cas où il vous paraîtrait utile de former, avec Littré retouché au besoin, une Bibliographie succinte, dites-le moi, je vous prie.—Mille affectiones encore, Cher et Illustre Maître

P. Henry Cazac
Censeur du Lycée Gay-Lussac,
Limoges Haute-Vienne

TRADUCCION

Querido e ilustre maestro: Al regresar ayer mañana de París, me encontré con el final del Platonismo y el Fox Morcillo que Merimée me devuelve, con sus felicitaciones y sus votos más sinceros por el éxito de la obra. Anteriormente, el San Isidoro, definitivamente revisado por Vd., me llegó a París. Nuestro editor nos espera y, a la vista de lo que me dice, cuenta con una verdadera victoria. Sospecho mucho que Mabilleau, de regreso de España, trabaja en algo; da en el Fígaro (suplemento literario) algunas impresiones del viaje bastante mezquinas e incoloras; como no cristiano, cerrado a lo más noble, y yo diría lo más español que hay en el alma: la fe, ¿hubiera podido entender vuestra gran raza? Me parece que se queda:

«A la entrada misma, en el mismo umbral de la puerta».

¡Con tal de que no nos haga polvo antes de nuestra aparición, es todo lo que deseo! ¡Con tal también de que no desflore nuestras materias, que no quite a los Ensayos una parte de su novedad, todo irá bien! El otro día escribió a su padre que «estos Ensayos iban a hacer una revolución en Francia, después de todo lo que había visto y sabido». ¡Dios quiera que con su gran facilidad y ligereza de trabajo no intente cortarnos la hierba debajo de los pies! — ¡Yo voy tan de prisa como me es posible! Pero, a pesar de toda mi voluntad, de todo mi interés y toda mi aplicación, ¡son tantos los obstáculos que me frenan sin descanso ni tregua! Entre estas dificultades, ilustre maestro y amigo, le participo una nueva satisfacción que he tenido. He sido promovido —es un ascenso—, hace tres días al Liceo Gay-Lussac de Limoges. El lunes o el martes próximos, me trasladaré a mi nuevo puesto, en el que la vida será difícil; pues sucedo a tres inspectores de estudios que, uno tras otro, se han roto el espinazo allá! Setecientos alumnos, cuarenta profesores, unos quince repetidores a dirigir: ¡no es una tontería! En todo caso, a pesar de las luchas cotidianas, procuraré no perder ni un día en Limoges, y tener todo terminado en julio, según nuestro acuerdo! Limoges es una verdadera ciudad universitaria, antaño capital académica, hoy tributaria de Poitiers, pero que tiene todavía su Escuela de Medicina y sus estudiantes. El Sr. Rabier, con quien conversé largamente el jueves último (Director de Segunda Enseñanza), me ha prometido que éste será mi último cargo de Inspector, antes de ser nombrado Provisor. En adelante, querido maestro y amigo, a partir del martes 3 de abril, envíe toda su correspondencia a mi nueva dirección: M. Cazac, Inspector de estudios del Liceo Gay-Lussac, Limoges, Haute-Vienne.—Acabo de recibir el Fox Morcillo; se lo envío con esta carta, para las aclaraciones que le pido y aquellas que Vd. considere necesarias. A pesar del trabajo de mudanza y de rendición de cuentas que me agobia al final de trimestre, voy a intentar lo imposible para redactar esta noche el resumen de la II.ª parte del Platonismo. Inmediatamente después, le enviaré estos últimos cuadernos y así toda su primera obra habrá pasado ante sus ojos. Me ocupé también en París de hacer anunciar la obra en algunos periódicos. Varios amigos míos me han prometido algunos sueltos en los primeros días. La advertencia y el Prefacio de Vd. llevarán paginación propia; por tanto, espero que pueda empezar la impresión a partir de julio. Una vez me habló Vd., mi buen maestro, de una agregación, como extranjero, a la Academia de Ciencias Morales y Políticas de Madrid. Pienso que si la cosa se lleva a efecto, le será mucho más fácil a Vd. si presentamos a sus colegas, por su conducto, las buenas páginas de la traducción en cuanto estén hechas y corregidas. Está claro que este título me daría una enorme autoridad ante el lector francés. Me atrevo a creer, además, mi buen maestro, que Vd. me dejará la propiedad exclusiva de la traducción de sus otros escritos: mi editor insiste en este punto, y desea que, si fuere preciso, pudiéramos organizar una comisión de traductores, cuyo jefe y corrector sería yo mismo. Le ruego me conteste muy exacta y precisamente sobre estos puntos, querido e ilustre amigo. No olvide todas mis preguntas anteriores, y crea, querido e ilustre maestro, en mi afecto más profundo y sincero. Cuando me devuelva un manuscrito, tenga la bondad de mandarlo certificado; pues, no habiendo duplicados, temo mucho que se pierda algo.—He resumido la biografía de Lulio, según Littré. Como Littré ha hecho una espléndida Bibliografía del filósofo de Mallorca, ¿cree Vd. que será útil redactarla en forma sucinta? ¿O cree que debe darse algún retoque a la obra de dicho Littré en este apartado? En cuanto a la vida, está claro que Littré, positivista, no ha visto la poesía cristiana y caballeresca de la existencia de Raimundo Lulio.—En caso de que le parezca útil formar, retocando a Littré si es preciso, una Bibliografía breve, le ruego me lo diga. Mil afectos aún, querido e ilustre maestro

P. Henry Cazac
Inspector de estudios del Liceo Gay-Lussac
Limoges. Haute-Viene

 

Cazac - Menéndez Pelayo , p. 137-138 (fragmentos).

Notas