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Epistolario > Volumen 12 (Julio 1892 -... > Vol. 12 - carta 439

Datos del fragmento

Remitente PIERRE HENRY CAZAC Destinatario MARCELINO MENÉNDEZ PELAYO Fecha le dimanche soir, 6 novembre 1893 Lugar Niort

Texto

Volumen 12 - carta nº 439

De PIERRE HENRY CAZAC
A MARCELINO MENÉNDEZ PELAYO

Niort, le dimanche soir, 6 novembre 1893

Cher et Illustre Maître et Ami, je lis à l'instant l'épouvantable malheur qui frappe la cité dont vous êtes l'honneur! Dieu veuille qu'aucun des vôtres n'ait été atteint dans la catastrophe! Ce que je vous écris là, c'est avec l'âme entière que je le sens; car une peine que vous affligerait serait la mienne en même temps que la vôtre. Il ne peut rien arriver de douloureux à l'Espagne dont je n'éprouve le contrecoup. Bien sûr, la France prendra l'initiative d'une souscription: je veux du reste souffler immédiatement cette idée à mon journal parisien.—Pourquoi vos francs maçons et vos républicains s'emparent-ils de notre nom, quand il s'agit d'affirmer une solidarité de race et de coeur entre les frères des deux versants des Pyrénées? Ce qui doit unir Espagne et France, c'est la communauté de foi, c'est l'identité de mission religieuse entre la nation catholique et la fille ainée de l'eglise.— La Libre Parole de ce sor a un bel article sur l'Espagnol ; quelques mots inutiles dedans mais de belles idées aussi, et noblement exprimées sur le peuple dont vous êtes un si complet exemplaire, et si aimé de moi.—La première partie du platonisme est au net, entre les mains de Mérimée; dès qu'il me la retournera, vous l'aurez. La seconde partie est à moitié au net, et encore dans mes mains. Nous touchons au terme du 1 er volume (Il faut seulement que je reprenne ma traduction du Fox Morcillo de Laverde Ruiz et tout sera complet).—Retaux m'a fait dire, ces jours-ci, par son voyageur, qui est venu me voir, qu'il serait excellent d'imprimer à partir de pâques, afin de pouvoir paraître en septembre ou octobre.—Pensez aux notes, Cher et Illustre Ami, et pensez surout à votre Préface.—Je vous demande si vous préférez être censé l'avoir écrite en français; de tout coeur à vous, pour cela comme pour le rese.—Il me semble que, pour un livre paraissant dans notre langue et exposant, pour la première fois, chez nous, les revendications de l'Espagne savante, cette Préface française aurait quelque valeur.—Décidément, préférez-vous les titres allemands et anglais ou italiens dans leur idiome ou en français, suivis entre parenthèses, des mots: (all.) (angl.) (ital.)?—On pourrait mettre, soit sur le titre, soit au début de mon très court avertissement ces lignes:

«Cette belle Espagne, où la foi et l'honneur restèrent lorsque la prospérité et la gloire eurent disparu..., produit spontanément les grands esprits et les nobles coeurs... De la dernière moitié du XVe siècle au début du XVIIº, elle se révéla la première nation del l'Europe; elle dota l'univers d'un nouveau monde, ses aventuriers furent des hommes illustres; ses capitaines devinrent les premiers généraux de la terre, elle imposa ses idées, ses moeurs, ses manières et jusqu'à ses vêtements aux divers peuples... Nous prétendons rendre à la France son alliée naturelle... Il faut que l'Espagne s'appuie sur nous et nous sur elle» .—CHATEAUBRIAND.

A propos du dit avertissement, qui sera forcément extrêmement court, 1 recto 1 verso et, peut-être 1 autre recto et 1 autre verso, quelques notes précises sur vous, je vous prie. L'an dernier, je les demandais à don Mariano Murillo; mais il n'a jamais répondu sur ce chapitre.—Adieu, Mon Bon et Cher Maître.—Je découpe, à votre intention, dans La libre Parole d'aujourd'hui, l'article dont je vous parlais tout à l'heuret; et j'ajoute que nous sommes très bien faits pour être frères, puisque, que nous le voulions ou non, en droit et en réalité, nous le sommes.—Dès que vous aurez reçu (ce qui ne tardera guère), la fin de mon manuscrit, je me mettrai à la rédaction définitive qui vous sera soumise, bien entendu, avant d'aller chez l'imprimeur. Ensuite, nous auront trois séries d'épreuves, les unes pour vous, les autres pour l'abbé Coutures, les dernières, pour moi.—Je n'ai encore que saint Isidore et Ramón Lull; mais ni votre François de Vitoria, ni celui del señor Hinojosa — à quand le tout? — Encore une fois Dieu vous ait épargné une douleur trop personnelle, durant l'épreuve de votre ville natale si fière de vous!

Ex imo corde

P. Henry Cazac

Si, en tête, on avait pu mettre votre portrait?

Comme photogravures (Galvaro [?]) Fr. Sánchez Blason de Fr. Sánchez.

Armes de l'Université de Toulouse / peut être Ramón Sabunde.

TRADUCCION

Querido e ilustre maestro y amigo: Leo en este momento la espantosa desgracia que ha caído sobre la ciudad, cuya gloria es Vd. ¡Dios quiera que ninguno de los suyos haya sido alcanzado en la catástrofe! Esto que le escribo, lo siento con toda el alma, pues una pena que afligiera a Vd. sería mía al mismo tiempo que suya. Ninguna desgracia de España puede llegar a mis oídos sin que yo acuse el golpe. Estoy seguro de que Francia tomará la iniciativa de una suscripción; por mi parte voy a sugerir inmediatamente esta idea a mi periódico parisiense. ¿Por qué los francmasones y republicanos de ahí se amparan en nuestro nombre, cuando se trata de afirmar una solidaridad de raza y de corazón entre los hermanos de las dos vertientes de los Pirineos? Lo que debe unir a España y Francia, es la comunidad de fe, es la identidad de misión religiosa entre la nación católica y la hija primogénita de la iglesia. La Libre Palabra de esta tarde trae un bonito artículo sobre el Español; hay en él alguna que otra palabra inútil pero también hermosas ideas, y noblemente expresadas sobre el pueblo del que Vd. es tan completo ejemplar, y tan querido de mí. — La primera parte del Platonismo está a punto en manos de Mérimée; en cuanto me la devuelva, la tendrá Vd. — La segunda parte está en la mitad y todavía en mis manos. Llegamos ya al fin del 1. er volumen (Falta solamente que yo corrija mi traducción del Fox Morcillo de Laverde Ruiz para que todo esté completo). Retaux me ha mandado a decir estos días por su viajante que ha venido a verme, que sería excelente empezar la impresión a partir de Pascua, con el fin de poder aparecer en septiembre u octubre. Piense en las notas, querido e ilustre amigo, y piense sobre todo en su prefacio. Le pregunto si prefiere que parezca que Vd. lo ha escrito en francés; a su entera disposición en esto como en todo. Yo creo que, en un libro que aparece en nuestra lengua y que expone por primera vez entre nosotros las reivindicaciones de la España erudita, este prefacio francés tendría algún valor. Decididamente, ¿prefiere Vd. los títulos alemanes e ingleses o italianos en su lengua, o en francés, seguidos entre paréntesis de las palabras: (al.) (ingl.) (ital.)? Quizá sobre el título o al principio de mi breve advertencia podrían ponerse estas líneas:

«Esta bella España, donde quedaron la fe y el honor cuando desaparecieron la prosperidad y la gloria..., produce espontáneamente los grandes espíritus y los nobles corazones... Desde la segunda mitad del siglo XV hasta comienzos del siglo XVII, se manifestó como la primera nación de Europa; dotó al universo de un nuevo mundo, sus aventureros fueron hombres ilustres; sus capitanes llegaron a ser los primeros generales de la tierra; impuso sus ideas, sus costumbres, sus maneras y hasta sus vestidos a los diversos pueblos... Pretendemos devolver a Francia su aliada natural... Es preciso que España se apoye en nosotros y nosotros en ella». Chateaubriand.

A propósito de la citada advertencia que será forzosamente muy breve, dos páginas y quizá cuatro, ruego a Vd. algunas notas precisas sobre su persona. El año pasado, se las pedí a don Mariano Murillo; pero jamás respondió sobre este particular. Adiós, mi bueno y querido maestro. — En su honor recorto de La Libre Palabra de hoy, el artículo del que le hablaba hace un momento; y añado que estamos muy bien hechos para ser hermanos, puesto que, queramos o no, de derecho y de hecho , lo somos. En cuanto Vd. reciba (que será muy pronto) el final de mi manuscrito, me aplicaré a la redacción definitiva, que, por supuesto, someteré a Vd. antes de darla al impresor. Después tendremos tres juegos de pruebas, uno para Vd., otro para el padre Couture y el otro para mí. Todavía no tengo más que San Isidoro y Raimundo Lulio; pero ni su Francisco de Vitoria, ni el del Señor Hinojosa: ¿para cuándo todo ello? Una vez más, Dios le haya librado de alguna desgracia personal en la catástrofe de su ciudad natal, tan orgullosa de Vd.!

«De todo corazón»

P. Henry Cazac

¿Podría haberse puesto al frente su retrato de Vd.?

Como fotograbados (Galvaro) Fr. Sánchez, Blasón de Fr. Sánchez.

Armas de la Universidad de Toulouse / quizá Ramón Sabunde.

 

Cazac - Menéndez Pelayo , p. 127-131.

Notas