Buscar: en esta colección | en esta obra
Epistolario > Volumen 4 (Junio 1879 -... > Vol. 4 - carta 100

Datos del fragmento

Remitente AUGUSTE PÉCOUL Destinatario MARCELINO MENÉNDEZ PELAYO Fecha 22 janvier Lugar Rue de Ponthien 58, Paris

Texto

Volumen 4 - carta nº 100

De AUGUSTE PÉCOUL
A MARCELINO MENÉNDEZ PELAYO

Rue de Ponthien 58, Paris, 22 janvier [1880]

Mon cher Monsieur: J'aurais voulu accompagner cette lettre de mon Don Carlos pour lequel Vous avez bien voulu me fournir de si précieuses indications. Malheureusement, à force d'avoir tenu à tout voir par moi-même, je n'ai pu encore le terminer.

En attendant, permettez-moi de Vous offrir un débris de la bibliothèque du Marquis de Morante qui pourra, j'espère, Vous être agréable de posséder. J'ai su que vos compatriotes Vous avaient offert une série de livres à l'occasion de votre avénement à l'Université. Je Vous prie de me permettre, à moi bien humble appréciateur de votre mérite, de joindre, quoique bien tardivement, mon petit hommage au leur. Ce sont quatre petits paquets qui arrriveront à la chancellerie de l'Ambassade de France sous votre adresse. Vous voudrez bien les y retirer vous-même. Il serait utile que Vous préveniez dès maintenant le chancelier afin qu'il Vous connaisse avant l'arrivée de ces paquets et qu'ils ne soient pas remis à d'autres.

J'ai lu avec un grand intérèt votre Arnald de Villeneuve. Mais j'attends avec impatience la grande édition de la Ciencia Española . Nous en parlons sans cesse avec Morel Fatio, et nous faisons de voeux pour que Vous Vous rendiez à notre prière: de donner des notes plus complètes afin qu'on puisse retrouver les ouvrages que Vous citez par l'indication du lieu de l'impression, du nom de l'éditeur, de l'anné et du format.

À tout hasard je Vous informe que la Société de littérature chrétienne de St. Paul, à Lille offre un prix de 1.500 fr. à la meilleure étude philologique, historique et archéologique sur Prudence qui lui aura été envoyée avant le 1. er novembre 1880. Vous, qui Vous êtes si bien assimilé le prince des poëtes chrétiens, ce concours ne Vous tenterait-il pas? Avec mes sentiments espagnols je souhaiterais que la patrie de Prudence fut dignement représentée à ce concours, et je suis convaincu que Vous remporteriez la palme. S'il fallait traduire en français votre travail je serais à votre disposition, ce serait une étude fort agréable pour moi.

Un érudit de Barcelone, D. Andres Balaguer y Merino, a obtenu une médaille d'or à Montpellier, pourquoi l'Espagne n'enverrait-elle pas aussi un travail au concours de Lille?

Pour Vous ce serait pas beaucoup plus que de mettre par écrit ce que Vous savez sur Prudence, et votre succés, qui pour moi ne peut faire l'ombre d'un doute, inspirerait peut-être à la Députation Provinciale de Saragosse, si zèlée pour les gloires de l'Aragon, la pensée de Vous charger du soin de donner une nouvelle et monumentale édition des oeuvres du Chantre de Saragosse. L'édition originale d'Arevalo est fort rare, Migne l'a réproduite il est vrai. Mais, depuis Arevalo rien de considérable n'a été fait sur Prudence, et il doit y avoir à ajouter.

Pardonnez-moi cette nouvelle indiscrétion. Vous comprenez, sans que j'insiste le sentiment qui me dicte cette démarche.

J'ai lu avec fruit votre petite introduction sur Philippe II. La mienne est longue, peut-être trop longue, mais je suis agacé par les sottises qu'on débite sans cesse sur le plus espagnol des Rois d'Espagne.

Morel Fatio va quitter la Bibliothèque Nationale pour aller occuper une chaire de langues étrangères à la Faculté d'Alger. C'est une perte pour la Bibliothèque. Mais, pour lui c'est tout bénéfice et la liberté, sans parler de l'avenir.

J'espère que votre situation à l'Université vous satisfait pleinement et que Vous êtes content des résultats de votre enseignement. On peut être assuré que vos leçons seront bien espagnoles , et c'est ce dont votre pays a tant besoin de se souvenir qu'il est une nation indépendante et ne doit pas s'inféoder à d'autres dans l'ordre intellectuel. Vous avez levé, et vous portez haut, le drapeau national. Votre bannière est la Ciencia española , mes voeux sont qu'elle rallie beaucoup de combattants.

Je Vous prierai de me rappeler au bon souvenir de D. V. de la Fuente, de D. M. Colmeiro et de D. M. Oliver Hurtado sans oublier D. J. de Valera, votre fidèle appui.

Veuillez recevoir, mon cher Monsieur, la nouvelle expression de mes sentiments les plus dévoués. Votre bien obéissant serviteur

Auguste Pécoul

TRADUCCION

Mi querido señor: Habría querido acompañar esta carta de mi Don Carlos para el que ha tenido Vd. la bondad de proveerme de tan preciosas indicaciones. Desgraciadamente, a fuerza de haberme visto obligado a verlo todo por mí mismo, no he podido todavía terminarlo.

Mientras tanto, permítame ofrecerle un resto de la biblioteca del Marqués de Morante que podrá, espero, serle, agradable tener. He sabido que sus compatriotas le habían regalado una serie de libros con ocasión de su nombramiento para la Universidad. Le ruego me permita, a mí muy humilde apreciador de su mérito, unir, aunque muy tardíamente, mi pequeño homenaje al de ellos. Son cuatro paquetes que llegarán a la cancillería de la Embajada de Francia bajo sus señas. Sírvase retirarlos Vd. mismo. Sería útil que previniese desde ahora al canciller a fin de que le conozca antes de la llegada de los paquetes y no sean remitidos a otros.

He leído con mucho interés su «Arnaldo de Vilanova». Pero espero con impaciencia la gran edición de la Ciencia Española . Hablo de ello sin cesar con Morel Fatio, y hacemos votos para que Vd. se rinda a nuestro ruego: dar notas más completas, a fin de que se puedan encontrar las obras que cita por la indicación del lugar de la impresión, del nombre del editor, del año y del formato.

A lo que resulte, informo a Vd. que la Sociedad de literatura cristiana de San Pablo, en Lille, ofrece un premio de 1.500 frs. al mejor estudio filológico, histórico y arqueológico sobre Prudencio que le haya sido enviado antes de 1 noviembre 1880. A Vd., que ha asimilado tan bien al príncipe de los poetas cristianos, ¿no le tentaría este concurso?  Con mis sentimientos españoles yo desearía que la patria de Prudencio estuviera dignamente representada en este concurso, y estoy convencido de que Vd. se llevaría la palma. Si fuera necesario traducir al francés su trabajo, yo estaría a su disposición, ello sería un estudio muy agradable para mí.

Un erudito de Barcelona, D. Andrés Balaguer y Merino, ha obtenido una medalla de oro en Montpellier; ¿por qué España no podría enviar también un trabajo al concurso de Lille?

Para Vd. esto no sería mucho más que poner por escrito lo que sabe sobre Prudencio, y su éxito, que para mí no puede tener sombra de duda, inspiraría quizás a la Diputación Provincial de Zaragoza, tan celosa por las glorias de Aragón, la idea de encargar a Vd. del cuidado de hacer una nueva y monumental edición de las obras del Cantor de Zaragoza. La edición original de Arévalo es muy rara, Migne la ha reproducido, es verdad; pero, después de Arévalo nada importante se ha hecho sobre Prudencio y hay sin duda algo que añadir.

Perdóneme esta nueva indiscreción; Vd. comprende, sin necesidad de insistir, el sentimiento que me dicta este gesto.

He leído con fruto su pequeña introducción sobre Felipe II. La mía es larga, quizá demasiado larga, pero me molestan las tonterías que se dicen sobre el más español de los Reyes de España.

Morel Fatio va a dejar la Biblioteca Nacional para ir a ocupar una cátedra de lenguas extranjeras en la Facultad de Argel. Es una pérdida para la Biblioteca. Pero para él todo son ventajas y libertad, sin hablar del porvenir.

Espero que su situación de Vd. en la Universidad le satisfaga plenamente y que esté contento de los resultados de su enseñanza. Se puede estar seguro de que sus lecciones serán muy españolas ¸ y es de lo que su país tiene tanta necesidad de acordarse: de que es una nación independiente y no debe enfeudarse a otras en el orden intelectual. Vd. ha levantado, y lleva alto, la bandera nacional. Su estandarte es la Ciencia española , mis votos son que ella arrastre muchos combatientes.

Le ruego dé muchos recuerdos a don V. de la Fuente, don M. Colmeiro y don M. Oliver Hurtado sin olvidar a don J. de Valera, su fiel apoyo.

Reciba de nuevo, mi querido señor, la expresión de mis sentimientos más afectuosos. Su muy obediente servidor,

Auguste Pécoul

 

Notas